C'est l'heure de l'école
Nous commençons tous les trois par rendre visite à l'école maternelle du camp qui accueille une cinquantaine d'enfants de 3 à 5ans. La plupart d'entre eux présente une légère instabilité au niveau des chevilles avec des tendances à l'effondrement du pied vers l'intérieur, ou de légers desaxement des genous en varus ou en valgus. Rien de très grave cependant pour des enfants de cet age. Nous décidons d'enseigner quelques exercices de proprioception pour prévenir d'éventuels pied plat ou déformation lors de la croissance. La démonstration se fait dans la bonne humeur, on centre de la cours de récréation, où François se fait assaillir par les enfants
Le "cas du jour"
La manager de l'école nous présente ensuite son mari, chez elle, pour un visite à domicile. Un cas d'AVC (accident vasculaire cérébral) présentant une hémiplégie spastique à gauche. Pierre me laisse faire ma thérapie pour rejoindre le centre de soins du camp et y voir sa quinzaine de patient du jour, l'occasion pour moi de prendre mon temps pour aider au mieux cet homme que la vie à écarté de tous les circuits sociaux de son quotidien. A 60ans, cet ancien chauffeur de taxi n'est plus à même de s'occuper de lui tout seul. Toilette, repas, allumer une cigarette, marcher... il est dépendant de ses proches. En plus du système moteur, le système sensitif à été touché. Tout contact, toute pression exercés sur la peau est ressentie comme une doulère vive (enfiler une chaussette, couper ses ongles, tout ceci est un supplice). Ce qui, vous l'imaginez, ne facilite pas la thérapie, surtout quant elle a pour but de relaxer les muscles contractés.
Je verrai ce patient tous les jours jusqu'à mon départ. Je suis conscient que son état ne s'améliorera pas à long terme après seulement 4 séances, c'est pourquoi j'enseignerai à sa femme quelques exercices simples qu'elle pourra travailler avec lui afin d'espérer lui redonner une certaine autonomie dans les gestes de la vie quotidienne.
Pierre de son côté se charge de lui trouver un releveur de série pour lui faciliter la marche. Une partie des dons que nous avons déjà reçu servira à cela.
François, lui, est parti accompagné de Naser dans la vieille ville de Naplouse pour faire quelques clichés des travailleurs palestiniens en action.
Mardi soir, c'est Champion's League
Le reste de la journée se déroule de façon fluide au centre de soins du camp. Des patients podo et kiné se suivent dans la salle de consultation, rapportant chaque fois un ami, un frère, un cousin qui a un problème. Nous sympathisons avec les jeunes du camp, et organisons un match de foot pour le soir même. On se retrouve, la nuit tombée, pour une partie nocturne endiablée entre les supporters du Barça d'un côté et ceux de Madrid de l'autre. Il semble y avoir deux camps bien définis ici, il n'y a qu'à choisir le sien et se donner à fond.
C'est sur un score indécis - même les buts se négocient - que l'on se quitte ; Salam !
Martin Durrmann