Pour François et moi, c'est direction le camp de réfugiés de Jenin ce matin, à 40 minutes au nord de Naplouse, notre camp de base, alors que Martin reste sur le camp d'Askar. Nous prenons les taxis commun pour nous y rendre, et François a ainsi eu l'occasion de découvrir ce qu'est la conduite à la mode palestinienne ! On est surpris qu'il n'y ait toujours pas un pilote de F1 palestinien ... Personnellement, comme l'année dernière, je préfère dormir que de voir les dépassement sans visiblité et autres exploits de pilotage en minibus 9 places.
De la poudre aux yeux, mais pas que ...
Aujourd'hui le but est de profiter du petit atelier de fabrication du centre de rééducation du camp de réfugiés pour fabriquer les appareillages des patients vus hier à Askar. Les conditions de travail y sont plutôt bonnes, malgrés des machines rustiques sans aucun système d'aspiration de poussières, et un niveau sonore important. Le premier motif de satisfaction en entrant dans l'atelier est de voir que suite à mon dernier passage, une réorganisation a été opérée et les matériaux laissés à l'époque ont, en grande majorité, été utilisés.
Le "patient du jour" :
Un homme de 38 ans, ayant subit une (très) grosse décharge électrique au travail il y a un an. La consultation se deroule avec le kinésithérapeute spécialisé en prothèse du centre (les métiers de podo ou de prothésiste n'existent pas en tant que tel) et devant des étudiants kiné et ergothérapeutes palestiniens. Il présente une amputation transmeta tarsienne à gauche et des douleurs diffuses sous le pied. À la marche, un steppage important est présent (le pied ne se relève pas tout seul et but contre le sol) malgré un appareillage type releveur en place. L'appareillage n'est pas efficace et je montre à Mahmoud, le kiné, comment le modifier pour augmenter son efficience. On y ajoutera une semelle orthopédique de décharge des appuis. Nous le reverrons plus longuement jeudi pour faire sur le point sur les différentes possibilités d'appareillage.
Demain direction l'université américaine de Jenin pour une conférence devant les 200 étudiants et un atelier pratique pour une vingtaine l'après midi.
Pierre Durrmann